jeudi 14 janvier 2010

Des larmes qui hurlent

Comment éviter de crier, ne pas manifester de façon ostentatoire son inaptitude à gérer ses souffrances, en voilà une épreuve ordinaire pour les mal-portants atteints de douleurs chroniques.

À leur émergence, ces peines peuvent être vécues, ressenties et par conséquent exprimées de différentes manières, en fonction de leur intensité ou de la sensibilité de chacun.

Un vrai calvaire pour certains, une agonie insoupçonnable pour d’autres, il faut malheureusement l’avoir vécu pour saisir le poids d’un perpétuel supplice subi, dont les effets s’imposent inévitablement à l’entourage du malade.

Le corps médical se croit capable d’appréhender la problématique, de pouvoir interpréter les sensations et la portée de leur intensité. Pour des praticiens que n’ont jamais eus à ressentir des telles afflictions, qui n’ont même pas idée des manifestations ressenties par les effets secondaires des préparations pharmaceutiques dont des représentants, aussi avides de gains qu’inexpérimentés, leur ont vanté les mérites curatifs… , c’est avec une grande rigueur toute scientifique que les médecins, malgré leurs lacunes caractérisées, prescrivent à des infortunées à la santé déficiente, des substances développées et testées par une industrie dénuée de tous soucis humanitaires et bienfaiteurs.

Une approche empirique, loin de trouver les résultats espérés, lourds de conséquences pour un système de santé déjà bien assez cher, dont les seuls gagnants sont le corps médical et l’industrie pharmaceutique.

L’inadaptation du monde socioprofessionnel, l’incompréhension de la part des amis, des collègues de travail, de certains membres de la famille, ne facilitent pas la mise en place d’une atmosphère bienfaisante pour favoriser une évolution positive de l’état de santé, à défaut d’une guérison.

Des petits gestes comptent beaucoup. L’acceptation de son état par les autres et par soi-même, ne pas s’isoler, accepter de l’aide lorsqu’elle vous est proposée, contribuent à apaiser l’esprit et se concentrer sur son rétablissement.

Et pourtant, la douleur est toujours là, mais rien ne sert de crier pour autant… et les larmes versées involontairement, crient silencieusement les supplices d’une torture constante que personne ne devrait y faire face seule.